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Des cultures pas si secondaires…

Une fois la moisson terminée et sur les parcelles destinées à recevoir des cultures de printemps (betteraves sucrières, maïs, pommes de terre, …), les agriculteurs sèment des plantes qui vont permettre au sol de se refaire une santé durant l’hiver. C’est ce qu’on appelle communément « les engrais verts ».

Engrais verts, inter-cultures, couverture de sol ou CIPAN pour « culture intermédiaire piège à nitrate », tous ces termes désignent les plantations temporaires faites entre deux cultures principales. Ces couverts végétaux sont souvent composés d’un mélange de différentes espèces à croissance rapide : ray-grass, avoine, radis, vesce, trèfle blanc ou violet, tournesol, … que l’agriculteur va adapter en fonction de la culture prévue l’année suivante. L’utilisation de mélanges permet de combiner les atouts de chaque espèce : légumineuses pour l’apport en azote, moutarde pour la vitesse et la facilité d’installation, graminées pour la structuration du sol en surface et radis ou tournesol pour l’effet structurant en profondeur.

@Eric De Nève

Après toute culture, un certain nombre d’éléments minéraux reste disponible dans les sols. C’est le cas par exemple des nitrates qui pourraient être lessivés vers les cours d’eau pendant l’hiver si la parcelle était laissée à nu. En installant un couvert végétal, ceux-ci sont piégés par les plantes. Lorsqu’elles sont détruites et incorporées au sol, elles permettent à la culture suivante d’accéder à ces minéraux, d’où leur nom de culture intermédiaire piège à nitrate.

@PNPC

Outre l’aspect piège à nitrate, les engrais verts présentent de nombreux avantages : protection du sol contre la sécheresse, lutte contre l’érosion et le ruissellement, structuration du sol grâce aux racines souvent développées, amplification de la vie microbienne, protection des cours d’eau et même zone-refuge pour la faune, dont les butineurs lorsque la culture fleurit tard dans la saison. Pour l’agriculteur, c’est aussi une manière de pouvoir limiter l’apport d’azote pour la culture suivante, un avantage non négligeable vu l’augmentation actuelle du prix des engrais, et parfois de nourrir le bétail si la culture est récoltée, on parle alors de « culture dérobée ».

@PNPC

Le rôle crucial de la météo

Les intercultures ne résistent généralement pas au froid. Mais quand un hiver est trop doux, les plantes ne meurent pas et obligent l’agriculteur à les détruire mécaniquement, un travail supplémentaire. Cet été, après la moisson, c’est un autre problème qui s’est posé : impossible de semer avec une terre si sèche ; les graines auraient probablement germé mais la plante n’aurait pas pu se développer.

À Ellezelles, où la rotation des cultures est la norme, les engrais verts sont une solution idéale pour une gestion durable des terres agricoles. Dès la fin des récoltes, les cultures intermédiaires font aujourd’hui partie intégrante du paysage de nos campagnes. Une chance pour tous d’apprécier ces paysages fleuris au cœur de l’automne !